«Plusieurs compagnies régionales préparent des projets pilotes de trains entièrement ou partiellement automatisés. L’Office fédéral des transports attend de la branche des solutions coordonnées.»«Quel est le point commun entre un train fantôme de fête foraine, le métro M2 et les bus électriques testés notamment par CarPostal, les TPG et les TPF? Il n’y a pas de pilote à bord. Ces véhicules sont contrôlés à distance et, dans certains cas, équipés de capteurs qui permettent de «lire» la signalisation ainsi que le parcours qu’ils empruntent. Verra-t-on bientôt des trains circuler sur le réseau suisse selon ce modèle?» Bernard Wuthrich répond à cette interrogation dans un article solidement documenté dans Le Temps du 22 novembre 2022.
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Cet article me laisse extrêmement sceptique quant à sa mise en place dans un avenir proche, vu le chemin qui reste à parcourir pour rendre le système opérationnel.
Je fais le parallèle avec les nombreuses expérimentations de navettes routières autonomes qui ont plusieurs points communs avec le train : aucun degré de liberté latérale (le système suit bêtement la trajectoire prédéfinie) et évolutions dans un environnement non clos. Toutes coincent sur leur incapacité à qualifier un obstacle. La détection est au point. Par contre les systèmes informatiques sont incapables d’en évaluer la dangerosité et on se retrouve avec des freinages d’urgence suite à la tombée de feuilles, comme à Vincennes ces jours derniers : https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/21/mobilite-le-flop-des-navettes-autonomes-desservies-par-les-problemes-techniques_6150862_3234.html. Transposez la navette dans un environnement ferroviaire où la végétation pousse et engage le gabarit, où des branches sans danger peuvent toucher l’engin. Dans le meilleur des cas, l’engin ne démarre pas ; dans le pire des cas, tout le monde par terre ! Ces problèmes existent depuis le début des expérimentations et ne sont toujours pas réglés : la technique ne suit pas. Renault a même jeté l’éponge à Rouen suite à l’absence de résultats
En défaveur du ferroviaire, les vitesses pratiquées ne sont pas comparables (les navettes se trainent à un pitoyable 10 km/h dans le meilleur des cas) et le temps de réaction est réduit.
Ce qui se fait chez moi, en France : https://www.sncf.com/fr/innovation-developpement/innovation-recherche/trains-autonomes-circuleront-en-2023. Donc, d’ici demain, la SNCF et ses partenaires prestigieux (voir la liste en tête de l’article) seront capables de franchir le gap entre un Regio2N modifié qui a parcouru trente fois 700 mètres dans la journée, avec des pointes à 25 km/h et un train capable de rouler à 160 km/h sur une longue distance ??? Très très gros doute et je ne parierai pas sur une échéance à 5 ans.
Laurent RADICE