Transports romands No 23, septembre 2014, spécial Grande vitesse
Vaud: un excellent connaisseur des transports désigné directeur général de la mobilité et des routes
Après avoir, en février de cette année, rapproché deux services pour constituer la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR), le Conseil d’Etat vient de désigner M. Pierre-Yves Gruaz à la tête de cette entité. Chef de l’ancien service des routes du canton de Vaud jusqu’en 2009, il a enrichi son parcours d’une expérience de gestion et de conduite d’une structure de 1300 personnes dans le domaine des transports publics. Cette double compétence dans les deux secteurs d’activité principaux de la DGMR lui confère une capacité d’appréhender la mobilité et ses défis de façon globale. Ainsi que le prévoyait le calendrier annoncé, il succèdera le 1er janvier 2015 à M. Vincent Krayenbühl, désigné en qualité de délégué aux grands projets ferroviaires à compter de la même date (Communiqué du Conseil d’Etat du 30 juin 2014).
Ca roule pour le CEVA
La mise en oeuvre du projet binational CEVA (Cornavin–Eaux-Vives–Annemasse) se révèle complexe; Le Temps du 10 octobre 2013 décrit les enjeux où le français Alstom et le suisse Stadler se disputent un contrat de 400 millions pour le futur matériel roulant. Dans un communiqué de presse du 31 octobre 2013, les CFF et la SNCF précisent leur futur partenariat. Enfin, le communiqué de presse du 24 juillet 2014 des CFF détaille la composition du matériel roulant: au total 23 rames Flirt, compatibles avec le réseau français et baptisées «Flirt France», constitueront le parc suisse du futur RER franco-valdo-genevois. Les CFF investissent 236 millions de francs à cet effet. Les rames, fabriquées par Stadler Rail, seront mises en service progressivement sur le futur réseau transfrontalier, jusqu’à l’ouverture de la nouvelle liaison CEVA, à l’horizon 2019.
Ligne Delle-Belfort: convention avec la France signée
La conseillère fédérale Doris Leuthard et son homologue français Frédéric Cuvillier ont signé la convention bilatérale relative à la ligne ferroviaire reliant Delle à Belfort. Ce texte, résumé dans le communiqué de presse de la Confédération du 21 août 2014, définit les rôles des acteurs impliqués de part et d’autre de la frontière dans la planification, la construction, la gestion et le financement de cette infrastructure. Le 1er septembre 2014, ce sont les partenaires régionaux (canton du Jura, région Franche-Comté, préfectures, Territoire de Belfort, communauté d’agglomération belfortaine, communauté de communes du Sud territoire), en présence des représentants de Réseau ferré de France (RFF) et de l’Office fédéral des transports (OFT), qui ont à leur tour paraphé cette convention franco-suisse dans les locaux de la gare internationale de Delle.
Marseille–Londres en Eurostar à partir du 1er mai 2015
Eurostar vient de confirmer la mise en place d’un aller-retour entre Marseille et Londres à compter du 1er mai 2015, à l’issue d’une série de tests fructueux. Le trajet, qui passera à l’aller par Avignon, Lyon et Lille Europe (pour une halte douanière), fera gagner environ une demi-heure aux passagers, qui ne seront plus contraints de changer de gare à Paris, soit une durée de 7 heures entre Saint-Charles et Saint-Pancras, et 6 heures en sens inverse, puisque les formalités douanières ont lieu en amont du trajet outre-Manche.
Besançon: les Bisontins renouent avec le tramway
En décembre 1952, le tramway quittait la scène urbaine de la capitale franc-comtoise. Depuis le 1er septembre 2014, ce mode de transport public fait à nouveau partie du quotidien des Bisontins, après deux ans et demi de travaux et avec neuf mois d’avance sur la planification initiale. Inauguré les 30 et 31 août 2014, le tramway de Besançon se caractérise par l’optimisation de ses coûts: 228 millions d’euros, et de ses éléments techniques: matériel roulant (19 rames CAF à l’esthétique sobre et d’une longueur de 24 m pour répondre aux besoins capacitaires du réseau bisontin) et stations standardisés, centre de maintenance compact, utilisation des systèmes d’information voyageurs existants déjà sur le réseau de bus, absence de design spécifique, maîtrise d’ouvrage sans mandataire, etc. «Tous ces choix ont permis de réaliser le tram le moins cher de France, soit 17 millions d’euros par kilomètre, contre 20 à 25 millions d’euros le kilomètre ailleurs, sans que la qualité ne soit sacrifiée», soulignent les porteurs du projet.
Longue de 14,5 kilomètres, la ligne compte 31 stations. Celles-ci desservent des quartiers d’habitats et d’activités majeurs de l’agglomération du Grand Besançon comme le Pôle Santé, le Centre hospitalier universitaire (CHU) Jean-Minjoz, le parc des expositions et palais des congrès Micropolis, des pôles commerciaux, des zones en pleine expansion, le cœur de l’agglomération bisontine, la gare SNCF de Besançon-Viotte ainsi que des interfaces de transports (tram-bus, tram-parcs relais). Le tracé de la ligne suit un axe est-ouest le long duquel 110’000 personnes résident, travaillent ou étudient à moins de 500 mètres d’une station. Plus d’informations sur le projet et sa réalisation ici. Téléchargement du dossier de presse de l’inauguration.
La mobilité s’invite à l’école
Lancé par la fondation française «La main à la pâte» à l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité 2014, le nouveau projet pédagogique «En marchant, en roulant, en naviguant… Je suis écomobile!» s’adresse aux élèves des classes primaires et secondaires. Ce projet vise à sensibiliser les élèves aux aspects environnementaux, sanitaires, économiques et sociaux des transports. Le guide pédagogique destiné aux enseignants propose des approches «clés en mains» et un cheminement modulaire avec différentes possibilités de parcours ainsi que des éclairages pédagogiques et scientifiques. Des documents à télécharger, des animations multimédias dont certaines sont interactives se trouvent sur le site Internet qui offre aussi un espace d’échange pour accompagner les classes dans leur démarche d’éducation au développement durable. Quelques jours après le lancement du projet, près de 1000 personnes résidant en France, en Belgique et en Suisse romande, y ont déjà adhéré.
Neuchâtel, un RER cantonal autour d’une ligne directe entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel
Le 23 septembre 2014, le Conseil d’Etat neuchâtelois a présenté sa vision du RER cantonal. L’introduction de son communiqué aux médias souligne qu’il «a arrêté ses options en matière de mobilité et les premières démarches pour faire évoluer le dossier RER neuchâtelois. Après avoir analysé en toute transparence, ces derniers mois, les différents scénarios, en étroite collaboration avec les CFF et l’Office fédéral des transports (OFT), le Conseil d’Etat a décidé de ne retenir que l’option d’une ligne directe pour la relation entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel. Une décision motivée par la faible différence des coûts et la très large différence de performances entre les deux scénarios de modernisation, mais aussi par les risques liés au scénario d’assainissement de la ligne historique» (lire aussi le communiqué de presse et la conférence de presse du 23 septembre 2014).
Transports romands No 22, juin 2014, spécial Bâle + Léman & Chablais
Ligne ferroviaire nouvelle entre Genève et Lausanne: un grand projet pour la Métropole lémanique
Les sections vaudoise et genevoise de la Communauté d’intérêts pour les transports publics (CITraP) étudient depuis 2008 le développement à long terme du réseau ferroviaire suisse. La CITraP a publié le 18 juin 2014 son rapport «Ligne ferroviaire nouvelle entre Genève et Lausanne» qui propose pour 2030 l’aménagement d’une artère ferroviaire à grande capacité, sans station intermédiaire entre les deux métropoles.
A la question «des portions de ligne à 3 voies, voire à 4 voies, sont-elles suffisantes pour satisfaire le trafic prévu à long terme par les CFF?» la réponse est catégoriquement «non»: le rapport démontre que 4 voies sont nécessaires sur l’ensemble du trajet de Genève à Lausanne. Des arguments économiques (coûts d’investissement et coûts d’entretien) et techniques (fiabilité d’une ligne actuellement sans aucun trajet de substitution, séparation des trafics rapides et lents) montrent ensuite que l’aménagement d’une ligne nouvelle –sans gare intermédiaire et séparée de la ligne historique– est de loin préférable à l’élargissement à 3 ou 4 voies de la ligne existante.
Pour un investissement compris entre 3,8 et 4,4 milliards de francs, les auteurs du rapport proposent la construction d’une telle ligne dont l’aménagement offrirait les avantages suivants qui sont exclus de l’actuel projet de 3e voie: sécurité de l’exploitation, stabilité de l’horaire, absence d’un chantier de longue durée sur la ligne historique, grande capacité permettant de réintroduire le trafic régional sur la ligne historique entre Coppet et Allaman, et possibilité de faire circuler à terme des trains à grande vitesse.
Zurich: ligne diamétrale ouverte
Officiellement inaugurée le 12 juin 2014, la première partie de la ligne diamétrale de Zurich est en service depuis le 15 juin après sept ans de travaux. Grâce à la nouvelle station souterraine de la Löwenstrasse et au nouveau tunnel du Weinberg, qui relie la gare centrale de Zurich à la gare de Zurich Oerlikon, les trains des lignes S2, S8 et S14 du RER traversent désormais le cœur de l’agglomération zurichoise sans rebroussement. La réalisation de cette première phase a nécessité l’exécution de travaux complexes sans interruption du trafic ferroviaire. Les éléments marquants du chantier sont le passage sous la Sihl et la Limmat, le déplacement du bâtiment de la direction de l’ancienne fabrique de machines et d’outils MFO (Werkzeug- und Maschinenfabrik Oerlikon, datant de 1889) pour l’extension de la gare d’Oerlikon, la construction de grands murs de soutènement (dont un de 650 m de long et 33 m de haut) pour l’élargissement de la tranchée d’Oerlikon permettant d’accueillir la double voie supplémentaire, l’excavation de 350’000 m3 de matériaux et la mise en place de 150’000 m3 de béton uniquement pour la station de la Löwenstrasse située sous la gare centrale de Zurich.
Les ponts du Letzigraben (1156 m de long) et du Kohlendreieck (394 m de long), en cours d’achèvement entre Altstetten et la gare centrale de Zurich, constituent la seconde partie de la ligne diamétrale qui sera ouverte au trafic en décembre 2015. Dès ce moment-là, 320 trains du RER et 140 trains de l’offre grandes lignes emprunteront la ligne diamétrale de Zurich. Les voyageurs de Suisse occidentale se rendant à l’aéroport de Zurich-Kloten, à Winterthour, Saint-Gall ou Romanshorn, bénéficieront ainsi d’une durée de trajet plus courte. Avec une capacité accrue des infrastructures en gare centrale de Zurich, les voyageurs disposeront également d’un plus grand nombre de correspondances. Quant à l’offre du RER, la Communauté de transport zurichoise (ZVV, Zürcher Verkehrsverbund) et les CFF prévoient de l’étoffer d’environ 25 % durant les prochaines années.
Longue de 9,6 kilomètres, la ligne diamétrale représente un investissement de 2,031 milliards de francs financé par le canton de Zurich (1/3) et par la Confédération (2/3). D’autres détails dans Le Temps du 6 juin 2014, 24 heures du 12 juin et le communiqué de presse des CFF du même jour.
De Broc à Berne sans changer de train
Les Transports publics fribourgeois vont faire passer la ligne métrique de Bulle à Broc Fabrique en voie normale. Le chantier, estimé à 50 millions et payé par la Confédération, devrait s’échelonner de 2016 à 2021 (cf. La Gruyère du 3 mai 2014). Ce projet pourrait séduire le Bière-Apples-Morges où la suppression du transbordement faciliterait à la fois le trafic marchandises (trains de gravier ou de matériel militaire) et le trafic voyageurs (Morges-Bière comme extension du RER Vaud).
Le Gothard à 250 km/h: les CFF adjugent un marché de 29 trains à Stadler Rail
Les CFF achètent 29 nouvelles rames automotrices destinées au trafic interna-tional nord-sud à l’entreprise Stadler Rail. Stadler Rail a obtenu la meilleure évaluation en matière de rentabilité globale et de réponse aux attentes de la clientèle, ce qui lui a permis d’emporter le marché. Le volume de ce marché avoisine le milliard de francs. Grâce à ces nouveaux trains, les CFF pourront offrir du confort, des prestations fiables et des places assises en nombre suffi-sant à leur clientèle, dans l’optique de l’augmentation attendue de la demande après la mise en service des tunnels de base du Saint-Gothard et du Ceneri. Les trains devraient être mis en service progressivement à partir de la fin 2019, selon l’accord contractuel passé avec Stadler Rail; ils rouleront à une vitesse maximale de 249 km/h (communiqué de presse CFF du 9 mai 2014).
Le 2 juin 2014, le Tribunal administratif fédéral a informé les CFF que les soumissionnaires écartés, Alstom et Talgo, ont fait chacun recours contre l’adjudication de la production des nouvelles rames à Stadler Rail.
Transports romands No 21, mars 2014, spécial Gothard
Etat de Vaud: création d’une Direction générale de la mobilité et des routes
Pour renforcer la coordination stratégique, technique et administrative de ses politiques de transport dans un environnement en constante évolution, l’Etat de Vaud regroupe dès le 20 février 2014 ses services de la mobilité et des routes en une Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR). Le Conseil d’Etat désigne Vincent Krayenbühl, actuel chef du Service de la mobilité, comme chef de la DGMR. Tous les détails dans le communiqué de presse du Conseil d’Etat et dans l’édition du 21 février 2014 de 24heures.
Oui à FAIF: feu vert pour l’étude d’une ligne nouvelle entre Genève et Lausanne
L’arrêté fédéral sur le FAIF (financement et aménagement de l’infrastructure ferroviaire) a été accepté par une majorité du peuple et des cantons ce dimanche 9 février 2014. Dans le débat qui vient de s’achever, un document crucial pour l’avenir du chemin de fer suisse a passé inaperçu: la stratégie ferroviaire du Conseil fédéral est résumée en douze lignes dans le Message FAIF du 18 janvier 2012. Trois étapes sont prévues: cadence d’abord, avec une généralisation de l’horaire cadencé idéal (une heure exactement de centre à centre); fréquence ensuite, avec le passage au rythme de la demi-heure, voire du quart d’heure sur les parcours les plus fréquentés; vitesse enfin, avec l’accélération des trajets sur certains axes stratégiques. Même si l’étape vitesse est annoncée pour 2040, elle implique, toujours selon le Conseil fédéral, une mise à niveau de tous les tronçons nouveaux qui devront être aménagés pour des vitesses élevées.
Les 6,4 milliards de l’étape 2017-2025 de FAIF garantissent notamment la transformation totale des gares de Genève et de Lausanne. L’éternelle oubliée, la ligne qui relie ces deux métropoles, devra alors revendiquer sa sortie du purgatoire de la défunte 3e voie; cet axe majeur pour la Suisse occidentale peut prétendre à un destin magistral, soit la construction d’une ligne nouvelle selon la stratégie du Conseil fédéral. Poursuivie par le tunnel de Lausanne à Vauderens, selon le postulat accepté à l’unanimité par le Grand Conseil vaudois, elle constituera l’un des éléments clefs de la future croix fédérale de la mobilité (Genève–Saint-Gall et Bâle-Chiasso), la vision vigoureusement défendue par le conseiller national Olivier Français.
L’acceptation du FAIF est un signal clair pour la citrap-vaud.ch et pour la CITraP Genève qui vont poursuivre leur engagement pour l’étude d’une ligne nouvelle entre Genève et Lausanne, un projet qui profitera à la Métropole lémanique, à la Suisse occidentale et au pays tout entier.
Un avenir commun pour le LEB et les tl
Dans l’agglomération Lausanne-Morges, les deux entreprises de transport public Lausanne-Echallens-Bercher (LEB) et Transports publics de la région lausannoise (tl) font face à d’importants défis sur des territoires d’action fortement imbriqués. Le Conseil d’Etat a souhaité un rapprochement de ces deux entreprises; si les deux entités restent juridiquement distinctes, leur gestion opérationnelle commune sera dorénavant assurée par les tl. Mme Anne-Marie Depoisier, présidente du conseil d’administration des tl termine son mandat à fin 2013; pour lui succéder, le Conseil d’Etat désigne M. Yvan Nicolier, président du conseil d’administration du LEB.
La citrap-vaud.ch se félicite de ce rapprochement qui constitue une nouvelle étape vers la création d’une véritable Compagnie vaudoise des transports publics. Reportage complet: 24 heures du 6 décembre 2013.
Transports romands No 19, novembre 2013, spécial Vaud
Après l’accident de Granges-Marnand, l’heure du système ETCS a-t-elle sonné?
Après la collision ferroviaire de Granges-Marnand, survenue le 29 juillet 2013, beaucoup de voix s’élèvent pour une introduction accélérée du système de sécurité européen ETCS (European Train Control System). Le Rapport d’étape 2012 de l’Office fédéral des transports fait le point sur ce projet.
L’enquête menée à ce jour par le Service d’enquête suisse sur les accidents SESA (voir le rapport du 15 août 2013 et le schéma y relatif) a démontré que la collision est survenue du fait que le train 12976 est parti, alors que le signal de sortie de groupe montrait «arrêt». De leur côté, les CFF ont décrit les mesures à prendre dans leur communiqué de presse du 30 août 2013.
Fusion sur la Riviera: vers la MOB-ilité!
La fusion MVR-VMCV sera effective dans l’année 2014: réseau étendue et horaires hamonisés en perspective. D’un côté, treize lignes de bus et, de l’autre, six chemins de fer. Les transports publics VMCV (Vevey-Montreux-Chillon-Villeneuve) unissent leur destinée à la société ferroviaire MVR (Montreux-Vevey-Riviera), soit toutes les lignes vaudoises du groupe GoldenPass, ex Montreux Oberland bernois (MOB). La fusion donnera naissance à la deuxième plus grande entreprise de transports publics du canton de Vaud, derrière les Transports publics de la région lausannoise, eux-mêmes issus de la récente réunion des tl, TSOL et LO. Cette nouvelle fusion concrétise le voeu historique de la citrap-vaud.ch, la constitution d’une unique Compagnie des transports publics vaudois.
«Il ne nous reste quasiment plus qu’à trouver un nom à notre nouvelle entreprise, sourit Georges Oberson, patron du MVR. J’offre une nuit pour deux personnes dans nos yourtes mongoles aux Rochers-de-Naye à celui qui le trouvera.»
Train des horlogers
L’ancienne rame des Chemins de fer du Jura (CJ) qui a circulé sur la ligne Lausanne–Echallens–Bercher (LEB), entre 2006 et 2010, est de retour sur les voies à écartement métrique des CJ. Cette composition datant de 1952-53 a été superbement restaurée par les membres de La Traction, la société exploitant le Train à vapeur des Franches-Montagnes. La rame a retrouvé son aspect extérieur d’origine aux couleurs blanc-crème et lie de vin. Les banquettes en bois d’origine ont été réinstallées dans l’automotrice tandis que la voiture-pilote a été aménagée en salon contemporain confortable. Inaugurée le 13 septembre 2013, la rame transformée circule, sur demande, sous le nom de «Train des Horlogers», en suivant le trajet des travailleurs qui se rendaient dans les manufactures horlogères de la région. Des visites guidées sont possibles à La Chaux-de-Fonds (urbanisme horloger inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO), à Tramelan (atelier d’horlogerie) et Tavannes (patrimoine bâti de 1900 lié au développement de la Tavannes Watch Co). Plus d’information sur: www.la-traction.ch ou www.les-cj.ch
CityCargo Genève
COOP a choisi le transport combiné pour l’approvisionnement de ses 42 points de vente genevois. Depuis le 1er juillet 2013, trois trains quotidiens de la société railCare (propriété de COOP) acheminent les produits du grand distributeur entre sa centrale de distribution d’Aclens (raccordée au réseau ferré CFF) et la gare marchandises de Genève-La Praille où s’effectue le transbordement rail-route de manière horizontale. Cette solution offrant une meilleure régularité vise à réduire la surcharge de trafic sur l’autoroute A1 Lausanne–Genève: 1,4 million de kilomètres parcourus en camion et 1128 tonnes de CO2 seront ainsi économisés par année.
Transports romands No 17, mai 2013, spécial Genève et son congrès de l’UITP
Ode à la mobilité des Libéraux-radicaux
«La mobilité est la liberté. La mobilité unit. Elle représente un avantage compétitif… pour le tourisme, pour les entreprises… La mobilité crée des emplois.» Le papier de position, adopté par le Parti libéral-radical (PLR) suisse le 2 février 2013, ne laisse pas indifférent, à une époque curieuse où «mobilité» est presque un gros mot et où l’augmentation de la vitesse reste taboue.
Pour concrétiser les thèses du PLR, le conseiller national Olivier Français détaille dans 24 heures du 4 mars 2013 son projet d’une ligne nouvelle reliant Lausanne à Vauderens (FR) par un tracé souterrain abaissant la durée du trajet Lausanne–Berne à moins de 45 minutes, tout en permettant d’irriguer la vallée de la Broye; la syndique de Payerne et députée Christelle Luisier dépose le 12 mars 2013 un postulat au Grand Conseil vaudois pour défendre le même projet.
17 rames Stadler pour 4 compagnies privées romandes
Dans une conférence de presse commune tenue le 13 mars 2013 à Lausanne, les 4 compagnies privées romandes MBC, travys, MOB et tpf annoncent l’attribution du marché de 17 nouvelles rames ferroviaires (231 millions de francs) à l’entreprise Stadler, à Bussnang. De son côté, le Conseil d’Etat vaudois dévoile que l’entreprise Stadler s’est engagée à sous-traiter dans le canton une partie de ce chantier pour 40 millions de francs, entre 2013 et 2020; 10 millions seront consacrés à l’entreprise Bombardier, à Villeneuve.
Le TransRUN est mort, vive le LiEN (Liaisons express neuchâteloises)!
Le groupe LiEN a présenté le 14 mars 2013, dans une conférence de presse, une nouvelle variante de liaison express entre le Haut et le Bas du canton de Neuchâtel. Cette variante est entièrement souterraine entre Neuchâtel et la Chaux-de-Fonds; la durée du trajet est de 11 minutes. Le coût à charge du canton est inférieur à 300 millions, soit environ la moitié moins que le projet refusé en automne 2012 par le peuple neuchâtelois, à une petite majorité de 418 voix.
La CGN dévoile sa nouvelle identité
La Compagnie générale de navigation sur le lac Léman fête cette année ses 140 ans d’existence. Comme cadeau d’anniversaire, la Compagnie s’est parée d’une nouvelle identité institutionnelle avec un logo revu et une offre segmentée en quatre marques:
- CGN-Mobilité pour les quatre lignes de transport public translémaniques (N1: Lausanne–Evian, N2: Lausanne–Thonon, N3: Nyon–Yvoire, N4: Nyon–Chens);
- CGN-Horizons pour les croisières de détente (voyages gourmands, en bateau Belle Epoque ou événementiels);
- CGN-Exclusive pour les croisières privées (locations de bateaux pour anniversaires, mariages ou sorties d’entreprises);
- CGN-Technique pour les services du chantier naval de Lausanne-Bellerive.
Le graphisme et le contenu du site Internet ont également été remaniés et une application CGN-Mobilité pour téléphones mobiles intelligents a été développée. Bon vent à la CGN vers le cap de son 150e anniversaire, en 2023!
Montbéliard à l’heure de « Caden’cité »
Le Pays de Montbéliard Agglomération a mis à l’enquête publique son projet de Transport public à Haut Niveau de Service (THNS). Dénommé «Caden’cité», le projet représente un investissement de 100 millions d’euros qui comprend:
- deux lignes de THNS reliant Bethoncourt et Grand-Charmont, au Nord, à Valentigney et Audincourt, au Sud, avec un tronçon commun de 8 km dans Montbéliard et Exincourt ainsi que des sections en espace réservé;
- vingt bus à haut niveau de confort circulant à une fréquence de 7 à 10 minutes aux heures de pointe et une desserte continue de 6 à 23 heures;
- trente kilomètres de lignes restructurées pour les connecter au THNS, nouvel axe fort du réseau;
- deux pôles d’échanges, deux parcs relais, quatre ouvrages d’art importants et divers réaménagements des secteurs urbains traversés.
La réalisation de Caden’cité débutera à fin 2013 et sa mise en service est prévue dans le courant de 2016 conjointement à celle du réseau remanié.
Gares de Lausanne et de Renens: horaire spécial pour grands travaux
L’amélioration de la capacité du nœud ferroviaire de Lauanne-Renens est planifiée sur une dizaine d’années à partir de décembre 2015. L’ampleur des travaux et leur complexité nécessitent la mise en place d’un horaire adapté pendant toute la durée du chantier qui se déroulera à un point sensible du réseau CFF romand. Des temps de parcours, des correspondances et certaines liaisons devront être modifiées entre Lausanne et Genève ainsi qu’entre Bâle et l’Arc lémanique. L’un des deux ICN empruntant à trois minutes d’intervalle la ligne du Pied du Jura, celui qui relie Bâle à Lausanne via Bienne, sera décalé de 30 minutes. Ce décalage permettra d’offrir la cadence à la demi-heure entre Bienne et Yverdon-les-Bains. Par contre, il aura des incidences sur les correspondances d’une partie des dessertes de l’Arc jurassien qui devront être adaptées.
L’annonce de ces changements ravive les craintes du Comité Liaison directe dont l’objectif est le maintien et le renforcement de la liaison directe Bâle–Delémont–Bienne–Lausanne/Genève. Pour le Ministre jurassien Philippe Receveur et le Conseiller aux Etats Claude Hêche, initiateurs du Comité, «il convient maintenant de mettre en œuvre des mesures de correction et de compensation afin de maintenir la qualité de l’offre à son niveau actuel».